La sécurité militaire face à une grave pénurie de personnel.


Huit commissaires du Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) ont adressé une lettre au ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA) et au commandant en chef de l’armée dans laquelle ils déplorent la « situation critique » de leur service, rapporte De Standaard mercredi. 

Datée du mois de décembre, la lettre, que le quotidien a pu se procurer, est longue de six pages. Les signataires y font état d’une « pénurie dramatique de personnel » et affirment que le service de contre-espionnage n’est plus en mesure de remplir ses fonctions correctement.

Selon eux, le lieutenant-général Eddy Testelmans ne ferait rien pour arranger la situation. Les signataires suspectent même « un sabotage en règle de la part du commandement militaire ». Testelmans, lui, reconnaît l’existence de problèmes, qu’il attribue à des années de sous-investissement, mais reproche aux auteurs de la missive d’adopter un comportement de « Calimero ».

De son côté, le ministre de tutelle Steven Vandeput assure avoir entendu les griefs des signataires. « Ce n’est pas à moi d’intervenir à ce stade, mais j’ai demandé au Comité R qu’il s’empare de la question. Ce n’est qu’après que je pourrai éventuellement prendre des mesures », conclut-il.

Dans ses conclusions sur le deuxième volet de sa mission, la commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes pointe la situation des deux services de renseignement, soit la Sûreté de l’Etat et le SGRS. Ses constats sont parfois sévères: un manque cruel de moyens si on les compare à leurs homologues étrangers et un mode fonctionnement qui ne semble pas toujours adapté aux défis actuels. Elle formule plusieurs recommandations: une plus grande collaboration avec les autres services, des opérations d’infiltration, la présence dans certaines ambassades à l’étranger ou encore des actions « disruptives » à l’égard de certaines personnes ou lieux qui posent problème.

Belga