Depuis janvier 2015, le Conseil des ministres approuve régulièrement le maintien du déploiement de militaires sur le terrain, dans le cadre du protocole d’accord relatif à l’appui de la Défense au service de police intégré en vue d’assurer des missions de surveillance.
Un constat s’impose : la population est rassurée de voir les militaires en rue, les militaires ont renforcé leur image de marque auprès de celle-ci et le gouvernement a pris ses responsabilités face au défi du terrorisme.
Mais les décisions commencent à montrer leurs limites : d’abord la terreur sévit toujours, ensuite les mesures structurelles à mettre en place pour combattre le terrorisme se font attendre aux profits d’autres conflits sociaux et surtout la Défense commence à être à bout de souffle.
Pour l’instant, la Composante Terre tourne dans le rouge en permanence. Plusieurs de ses chefs l’ont dit et redit : on ne peut pas continuer encore longtemps ainsi !
PROdef.be se doit d’alerter les responsables militaires et politiques qu’il est irresponsable de continuer à opérer ainsi sans dommage pour le personnel. D’une part si le militaire dans son ensemble aime son job et exécute les opérations sans raillerie, il commence à s’inquiéter de la multiplication des missions et du manque d’entrainement et de récupération. D’autre part, les planificateurs militaires sont de plus en plus devant des choix cornéliens : comment participer à des opérations et conserver le niveau d’entraînement et de formation nécessaire tout en continuant les tâches quotidiennes ?
PROdef.be est convaincu que la Composante Terre va exploser comme un moteur de voiture qui roule trop longtemps dans la zone rouge du régime moteur. Il est impossible d’assurer les missions sans supprimer une partie de l’entraînement et de la formation des cadres. A la longue, les manquements provoqueront des fautes humaines et des drames. Pour l’instant, PROdef.be a constaté lors de ses rencontres avec les chefs de corps que le nombre de demandes pour quitter la Défense est en forte croissance. Les militaires, de manière générale, ne se plaignent ni des missions, ni du traitement, mais ils sont usés par le nombre beaucoup trop importantes de missions successives et à la réduction permanentes des effectifs.
Tous les pays européens, excepté les pays du Bénélux, augmentent le nombre de leurs militaires pour parer au nouveau défi qu’est le terrorisme dans nos rues. La question est pourquoi notre gouvernement continue-t-il à vouloir réduire notre Défense. Le temps du taillable ou corvéable à merci est terminé ! La Défense a du respect pour notre pays, nos dirigeants doivent avoir du respect pour elle autrement qu’en la remerciant poliment dans la presse et en la réduisant à peau de chagrin. La Défense a besoin de femmes et d’hommes motivés pour continuer à exister !